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«retour en arrière…
Histoire du nom Capite :
Mon arrière grand père, le père de Francesco, était légèrement boiteux. Il marchait lentement et on le voyait arriver de loin. « Capitare » en italien et « Qapitaa » en frioulan, veut dire « arriver ». L’expression: « Al qapite » avec l’accent tonique sur le « a » qui veut donc dire « il arrive » a fini, curieusement, par donner « Qapite » avec l’accent tonique sur le « i ». Capite en italien. La légende veut que l’on reconnaisse les Capite à leur nuque caractéristique.
Je suis donc, moi aussi, un Capite…
Pendant longtemps j’ai cru ne posséder qu’une seule photo de mon père enfant. En fait il y a quelques années, un membre, par alliance, de la famille, à la suite d’un travail énorme, sur lequel, bien sûr, nous reviendrons, a établit un arbre généalogique de la famille VALENT, qui a fait ressortir un fond de documents conséquents.
Dans ce fond, j’ai été stupéfait et ravi de voir revenir à la lumière 3 photos oubliées, dont 2, où l’on peut reconnaître mon père.
Ici la famille Capite, avant la naissance de mon père. Les trois frères, Valentino, Emilio et Gino. les trois soeurs, Caterina l’ainée, Ida sur les genoux de sa mère Anna (peut-être enceinte de Guerrino) et Dorina, qui se cache dans ses juppes. Derrière, leur grand mère Caterina. Mon grand père Capite, n’est pas sur la photo non plus.
Quelques années plus tard : Avec des amis et d’autres membres de la famille, il y a là debout, Valentino, Gino, Anna, Francesco, Caterina et assis, Guerrino et Emilio (sur la photo il manque donc les deux soeurs Dorina et Ida)
Il y a là aussi Ricardo : Mon grand père Francesco, n’avait que des soeurs et un frère : Ricardo. Le fameux Ricardo qui, selon le texte de mon père, était resté garder la maison pendant l’exode de la famille durant la première guerre mondiale.
Mon père a ici une dizaine d’année.
Sans doute le même jour que la photo précédente, puisque les personnages sont habillés de la même manière. On y voit : Caterina, Valentino et Guerrino au bout à droite…
Mais l’autre particularité de cette photo est le lieu. Il s’agit de la rue principale de La Carnia. Non asphaltée, cette route nationale traversait le village, à l’époque, et les rares voitures ou camions qui passaient, soulevaient un nuage de poussière blanche.
Et la maison que l’on voit à gauche, c’est celle des Capite. A’ l’époque c’était la dernière maison au Sud du village de La Carnia. Cette maison a été endommagée par le tremblement de terre de 1976, puis a été détruite, et n’a pas été reconstruite. Sur cette photo de 2020, un siècle plus tard, j’ai indiqué en rouge, son emplacement.
Deux frère et soeur de la famille de mon père, Emilio et Caterina, vont disparaître prématurément et je ne les aurais donc jamais connus.
En mémoire de Emilio, mes parents ont voulu ajouter sa photo, qui y est toujours aujourd’hui, sur la tombe familiale du cimetière de La Carnia, car il avait été exhumé du cimetière de Portis, à la fin de sa concession.
Emilio a 19 ans, donc… et il fait sa pause déjeuner, un « panino » à la main, assis sur le bord de la benne du camion avec lequel il travaille, et qui est stationné sur la place de la gare ferroviaire de La Carnia. Son collègue de travail, ne le voit pas, lorsqu’il monte dans la cabine et démarre le moteur. Le camion a un soubresaut. Emilio, déséquilibré, tombe à la renverse, la tête la première, sur le ciment.
La tombe de Caterina, elle, existe toujours sur le cimetière de Portis. Mes parents l’ont toujours fleurie, tous les ans. Et je continue aujourd’hui à le faire. Le cimetière de Portis est figé depuis le tremblement de terre de 1976. Il est délaissé, mais il n’y a plus d’exhumations.
Je m’étais toujours demandé quel attachement pouvait lier mon père à sa sœur aînée, que je n’ai jamais pu appeler, tante Caterina, comme mon oncle Emilio, du reste.
Caterina était donc l’aînée de la famille, mon père étant le petit dernier. Il y avait d’ailleurs tellement de différences d’ages cumulées, que Caterina était née presque la même année que ma grand mère maternelle. Petit, chaque année dans ce cimetière de Portis j’entendais toujours la même histoire. Caterina était morte en 1938 à l’âge de 33 ans d’une maladie de cœur. J’avais toujours été étonné que l’on puisse mourir si jeune de cette façon, mais mes questions me renvoyaient toujours à la fatalité.
Or, une fois arrivé à l’âge adulte, c’est une toute autre histoire que j’ai apprise. Caterina était en fait en pleine santé, bien faite et bien instruite puisque elle était même allée travailler à Rome, ce qui était rare pour l’époque. De retour au village, elle était tombée amoureuse d’un homme qui travaillait à la gare, la Stazione Carnia, qui a donné le nom au village justement. Pour Caterina, ils devaient se marier. Mais, pour une raison encore non dite, cet homme est parti pour une autre femme. Caterina en est morte. Et j’ai pu réaliser alors, la douleur implacable de cette femme amoureuse… séduite… qui s’est laissée mourir de tristesse infinie. Et ce qu’on m’avait toujours décrit, de façon détournée, comme une maladie de cœur était donc, en fait, un chagrin d’amour, qui est bien au sens figuré, une affaire de cœur. Moi, je crois tout à fait que l’on peut mourir d’un chagrin d’amour.
it
«ritorno indietro…
Storia del nome Capite:
Il mio nonno bis, il padre di Francesco, aveva una camminata zoppicante. Andava piano e si lo vedeva capitare da lontano. L’espressione in friulano « al qapite » con l’accento tonico sulla « a » a stranamente finito per dare « Capite » con l’accento tonico sulla « i ». La legenda vuole che si riconosca i Capite alla loro nuca caratteristica.
Sono dunque, anch’io, un Capite…
Ho sempre pensato possedere una sola foto di mio padre piccolo. Ma, qualche anno fà, un membro, acquisito, della famiglia, in seguito ad un notevole lavoro, sul quale ovviamente torneremo, a elaborato un albero genealogico della famiglia VALENT, che a fatto comparire una consistente scorta di documenti.
In questa scorta, sono stato meravigliato e lieto di vedere tornare alla luce 3 foto dimenticate, e su 2 dalle quali, si puo’ riconoscere mio padre.
Qui la famiglia Capite, prima della nascita di mio padre. I tre fratelli, Valentino, Emilio e Gino. Le tre sorelle, Caterina la primogenita, Ida sulle ginocchia di sua madre Anna (forse incinta di Guerrino) e Dorina, che si nasconde nelle sue gonne. Dietro, la loro nonna Caterina. Mio nonno Capite, non c’è, nemmeno lui, sulla foto.
Qualchi anni dopo: Con degli amici ed altri membri della famiglia, c’è qui in piedi, Valentino, Gino, Anna, Francesco, Caterina e seduti, Guerrino et Emilio (sulla foto mancano dunque le due sorelle Dorina e Ida)
C’è anche li’ Ricardo : Mio nonno Francesco, aveva solo sorelle e soltanto un fratello: Ricardo. Il famoso Ricardo che, secondo il testo di mio padre, era rimasto a custodire la casa mentre la famiglia era fuggita, nel corso della prima guerra mondiale
Mio padre qui, a una decina di anni.
Forse lo stesso giorno della foto precedente, perché i protagonisti sono vestiti allo stesso modo. Sono visibili: Caterina, Valentino e Guerrino in fondo alla fila a destra…
Ma l’altra particolarità di questa foto è il luogo. Si tratta della via principale di Carnia. Sterrata, questa strada nazionale traversava il paese, in quel tempo, e le scarse macchine o autocarri che passavano, solevavano una nuvola di polvere bianca.
E la casa che si vede sulla sinistra, è quella dei Capite. In quei tempi, era l’ultima al Sud del paese di Carnia. Questa casa è stata danneggiata dal terremoto del 1976, poi è stata demolita, e mai ricostruita. Su questa foto del 2020, un secolo più tardi, ho indicato in rosso, la sua ubicazione.
Due fratello e sorella della famiglia di mio padre, Emilio e Caterina, spariranno precocemente e dunque non li avro’ mai conosciuti.
In memoria di Emilio, i miei genitori hanno voluto aggiungere la sua foto, che si puo’ vedere ancora oggi, sulla tomba famigliale del cimitero di Carnia, perché è stato esumato dal cimitero di Portis, alla fine della sua concessione.
Emilio a 19 anni, dunque… e sta facendo la sua pausa pranzo, un panino in mano, seduto sul bordo del cassone del camion con il quale lavora, e che è parcheggiato sul piazzale della stazione ferroviaria di Carnia. Il suo collega di lavoro, non le vede, e mette in moto il motore. Il camion a un sobbalzo. Emilio, perde l’equilibrio, e cade alla rovescia, la testa sul cemento.
La tomba di Caterina, questa, esiste sempre sul cimitero di Portis. I miei genitori hanno sempre portato i fiori, ogni anno. E continuo oggi a farlo. Il cimitero di Portis è abbandonato dopo il terremoto del 1976, ma non ci sono piu’ esumazioni.
Mi ero sempre chiesto quale era l’affetto che legava mio padre a sua sorella maggiore, che non ho mai potuto chiamare, zia Caterina, come mio zio Emilio, peraltro.
Caterina era dunque la primogenita della famiglia, mio padre essendo l’ultimo. Inoltre c’era tanta differenza di étà cumulata, che Caterina era nata quasi lo stesso anno che mia nonna materna. Da piccolo, ogni anno in questo cimitero di Portis sentivo sempre la stessa storia. Caterina era morta nel 1938 a l’eta’ di 33 anni di una malatia di cuore. Sono sempre stato stupito che si avesse potuto morire cosi’ giovane, in questo modo, ma le mie domande mi rinviavano sempre al destino.
Tuttavia, una volta arrivato a l’eta’ adulta, è una tutt’altra storia che ho saputo. Caterina era di fatto in buona salute, ben fatta e ben instruita dato che era anche andata a lavorare a Roma, cosa insolita per l’epoca. Al suo ritorno al paese, si era innamorata di un’uomo che lavorava in stazione, la Stazione Carnia, che aveva dato il nome al paese, appunto. Per Caterina, dovevano sposarsi. Ma, per una raggione non detta, quest’uomo è partito per un’altra donna. Caterina ne è morta. E ho potuto allora concepire, l’implacabile dolore di questa donna innamorata… sedotta… che si è lasciata morire di tristezza infinita. E quello che mi avevano sempre descritto, in modo indiretto, come un malattia di cuore, era di fatto una delusione d’amore, che ha davvero a che fare, in senso figurativo, con una affezione al cuore. Io credo che si puo’ assolutamente morire di una delusione d’amore.
fu
«in daur…
Štorie dal non Qapite :
Njo bis noono, il paari di Francesco, al ere un tiq čuet. Al cjaminave benplanq e si lu viodeve rivaa di lontan. Si diževe: « Al qapite… Al qapite ». No si sa parče, ma l’ačent al e pasaat dal « a » al « i » e qusi’ il non di Qapite al e reštaat. La ležende e uul qe si riqonjoši i Qapitis, cjalaniu tee qope.
I soi duncje, ancje io’, un Qapite…
Par un biel pooq di timp, i ai qroduut vee dome une sole footo di njo paari quanqe al ere pičul. Ma, qualqi an fa’, une persone di famee aquizide, doopo un grandišimp lavoor, sul quaal i tornarin di siguur, al a qoštruiit dut l’arbul genealožiq dei VALENT’s, e e son vinjuus fuur un saq di vecjoš documens.
In qeštj documens, no sono vinjuus a la luuš 3 footos šmenteadis, e in 2 di loor, dulà qe si pueš viodi njo paari?
Quli’ si vioot la famee Qapite, prime de našite di njo paari. I tree fradiš, Valentino, Emilio e Gino. Lis tree suurš, Caterina la plui grande, Ida sui ženoii di soo maari Anna (forsit in štaat interesant di Guerrino) e Dorina, qe si šquint tees soos qotulis. Dauur e ie’ loor noone Caterina. Njo noono Qapite, nol e nancje lui su la foto.
Qualqi an doopo: Qun amiiš e aatriš di famee, e son li’ impiis Valentino, Gino, Anna, Francesco, Caterina e sintaas, Guerrino e Emilio (su la footo e mancjin duncje lis doos suurs Dorina e Ida)
Al e ancje Ricardo : Njo noono Francesco, al veve dome suurš, ma ancje un fradi: Ricardo. Il famoos Ricardo qe, seqontri il šcrit di njo paari, al ere reštaat a quštodii la cjase quanqe la famee e ere šcjampade in tee prime guere mondiaal.
Njo paari al a quli’ un diiš ancjs.
Forsit la štese di dee foto di prime, parče qe i personanjoš e an i štes vestiiš . Si viodin: Caterina, Valentino e Guerrino l’uultimp a dieštre…
Ma qee aatre partiqolaritaat de qešte foto al e il luuq. Si trate de vie prinčipaal di Cjarnje. Šterrade, qešte štrade nasionaal e traversave il paiiš in quel timp, e lis pocjis maqinis o qamionš qe pasavin, e alčavin un niuli di polvar blanc.
E la cjase che si vioot a siništre, e ie’ qee dai Qapitis. I qei timps e ere la uultime cjase a Sud dal paiiš di Cjarnje. Qešte cjase e ie’ štade ruvinade dal teremot dal 1976, e doopo e ie’ štade butade iu’, e no ie’ mai štade tornade a faa. Su qešte footo dal 2020, un sequl doopo, i faaš viodi in ros, dulà qe ere.
Doi fradi e suur de famee di njo pari, Emilio e Caterina, e vinjaran a mancjaa mase adore e no iu’ varai mai conjošuus.
In memorie di Emilio, i miei gjenitoorš e an voluut adžiundži la soo footo, qe ie’ incjemo’ vuee, su la tombe di famee sul simiteri di Cjarnje, parče qe al ere štaat gjavaat dal simiteri di Puartis, a qončesion šcjadude.
Emilio al a 19 anjs, duncje… e al sta fažint la soo poolse par mangjaa, sintaat sul qason dal Qamion qun il quaal al lavore, e qal e parqegjaat su la plače de štasion feroviarie di Cjarnje. Il so colega di lavoor, ne lu vioot, quanqe al monte su tee qabine e qal avie il motoor. Il qamion al faaš un sobalso. Emilio, pierdint l’equilibri, al qole iu’ in dauur, e il cjaaf al žbat sul siment.
La tombe di Caterina, invesit, e ie’ incjemo’ sul simiteri di Puartis. I miei gjenitoorš i an metuut lis roožis onji an. E io’ vuee lu faaš simpri. Il simiteri di Puartis al e fer dal teremot dal 1976. Al e abandonaat, ma no si gjave plui nišun.
Mi eri simpri domandaat quaal afiet al podeve leaa njo paari a soo suur grande, qe io’ no ai mai poduut qlamaa, anje Qatine, qome njo barbe Emilio, dal rešt.
Caterina e ere duncje la primogenite dee famee, njo paari esint l’uultimp. Inoltre e ere qusi’ tante diferense di etaat qumulade, qe Caterina e ere našude quaaži il štes an qe la mee noone materne. Quanqe i eri pičul, onji an sul simiteri di Puartis i sintivi simpri la štese štorie. Caterina e ere muarte dal 1938 a l’etaat di 33 anjs di une malatie di quur. I eri simpris štaat qolpiit dal fat qe si podes murii qusi’ džovin in qešt muut, ma lis mees domandis e menavin simpri e fatalitaat.
Pero’, une voolte rivaat a l’etaat adulte, e ie une ben diverse štorie qe i ai savuut. Caterina e ere invesit in perfete saluut, ben fate e ben inštruide dato qe e ere ancje lade a lavoraa a Rome, q’al ere insolit pal’epoqe. Tornade in paiiš, si ere inamorade di un omp qal lavorave in štasion, la Štasion di Cjarnje, qe a daat il non al paiiš apunto. Par Caterina, e vevin di špozaaši. Ma par une ražon qe no si sa’, qešt omp al e laat vie qun t’une aatre femine. Di qešt, Caterina e ie’ muarte. E i ai qusi’ poduut qončepii il doloor implaqabil, di qešt femine inamorade… sedote… qe si e lašade murii di displažee infiniit. E če qe mi vevin desqrit, in muut indiret, qome une malatie di quur, al ere duncje une desilužion d’amoor, qe veve duncje ben če faa, i sens figuratiif, qun t’une afesion al quur. Io i qroot qe si pueš asolutamenti murii di une desilužion d’amoor.
in devant…»