1916-1934

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«retour en arrière…


[Rappel de ce que mon père a dit des années 1916 à 1934]


Réfugié de guerre, en même temps que mes six frères et sœurs et ma mère, en octobre ’17, nous sommes partis en train. Après huit jours de voyage nous sommes arrivés à Novellara dans la province de Reggio Emilia. Mon père avait été appelé sous les drapeaux. Les grands parents, avec le cheval, avaient abouti à Turin. Via la Croix Rouge ils ont eu des nouvelles de nous et ils nous ont rejoint. Le logement nous était donné avec un peu de nourriture… de la farine et du lait. Ma mère faisait la battue le matin. De l’eau, du lait et de la farine de maïs. Elle était dégourdie. On était sept. Ma sœur Catherine (l’aînée) avait douze ans, moi, (le dernier) un an et demi. On est restés tout l’hiver. Il fallait trouver les moyens de rentrer.

En automne ’18 on est rentrés à La Carnia. La maison avait été bombardée. La toiture avait été balayée. Mon oncle Ricardo était resté là, dans le village, car à cause de sa polio, il marchait avec des cannes. Avant la guerre il avait ouvert une petite boutique d’alimentation à demeure. Sel au poids, sucre, pain. Après, il ne pouvait pas bouger plus que ça. On a rétapé la maison, un peu à la fois, tout seuls. La maison avait été construite par mon père et mon grand père, avec leurs mains. Commencée en 1904, elle était habitable en 1908. Des traites que l’on pouvait rembourser de nombreuses années plus tard.

Quand j’ai eu cinq ans, je suis allé à l’école. La première année, l’école à La Carnia, était en travaux, parce qu’elle avait servi d’hôpital durant la guerre. On allait tout au bout du village du coté du carrefour. A’ neuf ans, j’avais déjà fait la quatrième élémentaire. J’étais trop jeune pour aller à Venzone. On m’a fait redoubler la quatrième juste pour laisser courir une année.

A dix ans, je suis allé faire la cinquième élémentaire à Venzone, à pied. Il y avait, à peu près, cinq kilomètres. L’hiver, à quatre heure et demi il faisait nuit. On était trois pour faire le chemin ensemble. Il avait une voiture seulement de temps en temps.

Après je suis allé à Tolmezzo. Avec la train de la « vénitienne ». J’y ai fait la première complémentaire.

L’année d’après, avec un examen d’intégration, je suis entré à l’école « arts et métiers » à Gemona. Une de mes cousines, qui avait vécu en Autriche et qui était maîtresse d’école, avait conseillé cette école à mon père. La bas, j’y ai passé trois ans. J’y descendais avec le train. Les chemins de fer nationaux.

A 15 ans, j’ai terminé les années d’école de Gemona. C’était la grande crise mondiale. Entre ’31 et ’34, je suis resté à la maison. On payait des impôts pour fréquenter l’école de Gemona. En plus, il y avait les livres, les cahiers, les billets de train et les entrées d’argent étaient ce qu’elles étaient. Je suis allé faire les foins et travailler dans les champs. Je suis allé couper du bois, dans les taillis, pour le chauffage. Dans nos parcelles, la-haut dans la montagne, il n’y avait pas d’eau. On devait porter avec soi tout ce dont on avait besoin et se lever tôt le matin.

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Mon père naît, le 5 avril 1916 à La Carnia, hameau de Venzone, dans la maison familiale, comme tous ses frères et soeurs. A’ l’époque, bien sûr, les enfants naissent à la maison. C’est le petit dernier d’une famille de 7 enfants, 4 garçons et 3 filles.

La naissance de mon père a lieu pendant la première guerre mondiale. On lui met le prénom de Guerrino. Les combats font rage, sur les Alpes du Frioul, frontière avec l’empire Austro-Hongrois. Fin octobre 1917 le front cède à Caporetto, aujourd’hui Kobarid en Slovenie. Le Frioul est envahi. Les italiens n’arrivent pas à rétablir un front sur le Tagliamento et doivent se replier sur le Piave. Les populations suivent les armées en déroute. C’est l’exode. Comme le raconte mon père, toute la famille fuit loin, de l’autre coté de la Vénétie, pour se réfugier en Emilie Romagne, dans des conditions précaires, sauf mon grand père, qui lui, est appelé sous les drapeaux.

Là se produit un concours de circonstances qui va avoir son importance pour les années à venir. Mon père tombe malade et son état s’aggrave. Ma grand mère se retrouve alors devant un choix cornélien. Craignant pour l’intégrité de la famille, elle préfère concentrer son énergie sur les plus grands et sacrifie le petit dernier en arrêtant les soins. Et l’inattendu se produit. Le bébé se rétablit tout seul, comme par l’opération du Saint Esprit. Ma grand mère en concevra un sentiment de culpabilité, qui lui fera afficher, pendant tout le reste de sa vie, en guise de compensation, une légère préférence pour mon père.

0001 Guerrino anni 2La toute première photo de mon père. Il a 2 ans. Nous sommes en 1918 et la famille est de retour à la maison à La Carnia. Un an après la défaite de Caporetto, à Vittorio Veneto, c’est la victoire. Mon père reçoit alors un deuxième prénom : Vittorio. C’est ce deuxième prénom qui s’imposera et j’ai toujours entendu ma mère l’appeler Vittorio. Mais pour l’état civil, il est toujours Guerrino.

D’ailleurs mon père signera toujours avec son nom d’état civil, VALENT Guerrino, comme on peut le voir en entête de la page.



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«ritorno indietro…


[Riepilogo di cio' che mio padre a detto degli anni 1916 a 1934]


Profugo assieme ai miei sei fratelli e sorelle, con mia madre, in ottobre ’17, siamo partiti col treno. Dopo otto giorni di viaggio siamo arrivati a Novellara in provincia di Reggio Emilia. Mio padre era stato richiamato sotto le armi. I nonni, col cavallo sono andati a finire a Torino. Tramite la croce rosso hanno saputo di noi e ci hanno raggiunti. L’allogio ci era fornito con qualcosa da mangiare… farina e latte. Mia madre faceva il « žuf » di mattina. Acqua, latte e farina di polenta. Era piena di risorse. Eravamo in sette. Mia sorella (maggiore) Caterina aveva dodici anni, io, (l’ultimo) uno e mezzo. Siamo rimasti tutto l’inverno. Dovevamo trovare i mezzi per tornare a casa.

In autunno ’18 siamo tornati in Carnia. La casa era stata scoperchiata. Zio Ricardo era rimasto li nel paese a causa della poliomielita. Andava in giro con i bastoni. Prima della guerra aveva messo su bottega in casa. Sale al peso, zucchero, pane. E poi non poteva muoversi più di tanto. Abbiamo ristrutturato la casa, un po’ alla volta, da soli. La casa era stata costruita da mio padre e mio nonno, con le loro mani. Comminciata nel 1904 era abitabile nel 1908. Buoni di credito usufruibili molti anni dopo.

Quando ho avuto cinque anni, sono andato a scuola. Il primo anno, la scuola in Carnia, era da ripristinare, perché aveva servito da ospedale durante la guerra. Andavamo in fondo al paese nel bivio. A nove anni, avevo già fatto la quarta. Ero troppo giovane per potere andare a Venzone. Mi hanno fatto ripetere la quarta solo per passare un’anno.

A dieci anni, sono andato a fare la quanta a Venzone, a piedi. Erano, sù e giù, cinque chilometri. D’inverno, alle quattro e mezza era notte. Si andava giù in tre. Una macchina ogni tanto.

Dopo sono andato a Tolmezzo. Con la « veneta ». Ho fatto la prima complementare.

L’anno dopo, con un esame d’integrazione, son entrato nella scuola « arti e mestieri » a Gemona. Una mia cugina, che aveva vissuto in Austria, e che era maestra, avevo consigliato a mio padre, questa scuola. La giù, ho fatto tre anni. Andavo giù col treno. Le Ferrovie della Stato.

A 15 anni, ho finito le scuole di Gemona. Era la grande crise generale. Dal ’31 al ’34 sono rimasto a casa. Si pagava delle tasse anche per frequentare la scuola di Gemona. Libri, quaderni, biglietti di treno. Entrate di soldi, no c’erano più di tanto. Sono andato a fare fieno e a lavorare la campagna. Sono andato a fare legna nel bosco par riscaldarsi. Sopra Castello non c’era acqua. Toccava portare su tutto quello che ci occorreva ed alzarsi la mattina presto.

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Mio padre nasce, il 5 aprile 1916, nella frazione Carnia di Venzone, nella casa di famiglia, comme tutti i suoi fratelli e sorelle. A l’epoca, ovviamente, i bambini nascevano in casa. E’ l’ultimo di una famiglia di 7 bambini, 4 ragazzi e 3 ragazze.

La nascita di mio padre è avvenuta durante la prima guerra mondiale. Li è stato messo il nome di Guerrino. I combattimenti infuriavano, sulle Alpi del Friuli, frontiera con l’impero Austro-Ungarico. Fine ottobre 1917 il fronte cede a Caporetto, oggi Kobarid in Slovenia. Il Friuli è invaso. Gli italiani non riescono a stabilire un fronte sul Tagliamento e devono ripiegarsi sul Piave. Le popolazioni segguono le armate in rotta. E’ l’esodo. Come lo conta mio padre, tutta la famiglia fugge lontano, dell’altra parte del Veneto, per rifugiarsi in Emilia Romagna, nella précarietà, tranne mio nonno, che lui, è chiamato alle armi.

Li’ succede un concorso di circonstanze che avra’ la sua importanza per gli anni che seguiranno. Mio padre si ammala e il suo stato peggiora. Mia nonna si ritrova davanti ad un tragico dilemma. Temendo per l’intégrità della famiglia, sceglie di concentrare i suoi sforzi sui piu’ grandi e sacrifica il piu’ piccolo, smettendo di curarlo. E li’ l’inaspettato accade. Il cucciolo si riprende da solo, come per opera dello Santo Spirito. Mia nonna ne concepirà un sentimento di colpevolezza, che gli farà manifestare, per tutto il resto della sua vita, come contropartita, una leggera preferenza per mio padre.

0001 Guerrino anni 2 La primissima foto di mio padre. Ha 2 anni. Siamo nel 1918 e la famiglia è di ritorno in casa in Carnia. Un’anno dopo la disfatta di Caporetto, à Vittorio Veneto, è vittoria. Mio padre riceve allora un secondo nome: Vittorio. E’ questo secondo nome che s’imponerà e cosi’ ho sempre sentito mia madre chiamarlo Vittorio. Ma per lo stato civile, è sempre Guerrino.

Del resto mio padre firmera’ sempre con il suo nome dello stato civile, VALENT Guerrino, come si puo’ vedere in capo a questa pagina.


avanti…»

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«in daur…


[Riepilogo di če qe njo paari al a dit dai anjs 1916 a 1934]


Profugo asieme ai miei siis fradiš e me mari, in ottobre ‘17, i sin partiis qul treno. Dopo vot diiš di viač i sin rivaas a Novellara in provinče di Reggio Emilia. Njo paari al ere staat riqlamaat sot lis armis. I noonoš qul cjaval e son laas a finii a Torin. Tramite la crooš rose e an savuut di noo e nus an ražiunt. L’alogio nus ere daat qun alq di mangjaa… farine e lat. Mee maari e faževe il žuf abinore. Aage, lat e farine di polente. E veve žgrimie. In siet. Njo suur Qatine e veve dodiš ajns, io’, un e mieč. Reštaas dut l’invier. Cjataa i mies di tornaa a cjase.

In autun ‘18 i sin tornaas in Cjarnje. La cjase e ere štade bombardade. Sqopercjade. Barbe Ricardo restaat li’, tal paiis a qauže de poliomielite. Al lave in džîr qui baštons. Prime de guere al veve metuut su buteege di alimentaars in cjase. Saal al pees, suqar, pan. Dopo nol podeve mueviši plui di tant. In vin regolaat la cjase, un pooq a la voolte, di besoi. La cjase e ere stade qustruide da njo’ paari e njo noono, qu li loor mans. Qominčade dal 1904 e abitabile dal 1908. Boins di qredit qe si podeve uzufruii un grump di ajns doopo.

Quanqe i ai vuut činq ajns, i soi laat a šquele. Il prin an, la šquele in Cjarnje, e ere i riparasion, parceqe e veve serviit di ošpedaal durant la guere. Si lave in somp dal paiis tal bivio. A nuuf ajns, i vevi belžia fat la quarte. I eri mase džovin par podee laa a Vinčon. Mi an fat ripeti la quarte dome par pasaa un an.

A diiš ajns, i soi laat a faa la quinte a Vinčon, a piit. E erin, su e iu’, činq qilometroš. D’invier, es quatri e miedže e ere njot. Si lave iu’ in tree. Une maqine onji tant.

Dopo i soi laat a Tumieč. Qun la venite. I ai fat la prime qomplementaar.

L’an doopo, qun t’un ezamp d’integrasion, i soi entraat te squele « arti e mestieri » a Glemone. Une mee qužine qe veve visuut in Austrie e qe ere maeštre e veve conseat a njo paari qešte squele. La iu’, i ai fat tree ajns. I lavi iu’ qul treno. La ferovie dal staat.

A 15 ajns, i ai finiit lis squelis di Glemone. E ere la qrisi gjeneral. Dal ‘31 al ‘34, i soi reštaat a cjase. Si paiave tasis ancje par frequentaa la squele di glemone. Libriš quadernoš, treno. Jentradis non erin plui di tant. I soi laat a faa fen e a lavoraa la qampanje. I soi laat a faa leqs tal bošq par šcjaldaaši. Sore čiscjel nol ere l’age. Al tocjave puartaa su dut če qal qoventave e jevaaši adore di matine.

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Njo’ paari al naš il 5 di avriil dal 1916, in Cjarnje, frasion di Venčon, a cjase, come dutj i siei fradiš e suurs. In qei timpš, ovio, i frus e naševin in cjase. Al e l’uultimp di une famee di siet. 4 frus e 3 frutis.

La našite di njo paari e ie qapitade durant la prime guere mondiaal. I an metuut su il non di Guerrino. I qombatimens e infuriavin, su lis Alpis dal Friuul, frontiere qun l’impero Auštro-Ungariq. A la fin di utubar 1917, il front al čeet a Qaporet, vuee Kobarid in Šlovenje. Il Friuul al e invaduut. I talians no son rivaas a impoštaa un front sul Tajament e e an šqonjuut ripiegaaši sul Piave. Lis populasions e seguišin lis armadis in rote. Al e l’esodo. Qome lu qonte njo paari, dute la famee e ie šcjampade lontan, di qee aatre bande dal Veneto, par rifugjaaši in Emilie Romanje, in qondisions no trop da gjoo, manqo njo noono, qe lui, al e štaat riqlamaat sot lis armis.

In qel moment al e qapitaat un qonqors di čirqonstansis qal vara’ la soo importanče tai anjs doopo. Njo paari si male e il soo štaat al pežiore. Njo noone si cjate devant un crudeel dilema. Vint paure pee integritât de soo famee, e sielč di qoncentraa lo soo atension sui plui grains e di meti in bande il plui pičul, smetint di quraalu. E li’ al sučeet če qal veve di sučedi. Il frutut al torne di qa di besool, qun la man dal sinjoor. Njo noone e rešte qolpide, e qešt i fažara manifeštaa, durant dute la soo vite, qome qompenso, une pičule preferense par njo paari.

0001 Guerrino anni 2La prime foto in asoluut di njo paari. Al a 2 anjs. I sin dal 1918 cun la famee tornade a cjase. Un an dopo la dišfate di Qaporet, a Vittorio Veneto, e ie la vittorie. Njo paari al ričeef un seqont non: Vittorio. Al e qešt seqont non qal fažara’ štrade e i ai simpri sintuut mee maari qlamaalu Vittorio. Ma pal štaat čiviil, al e simpri Guerrino.

Dal rešt njo paari al firmara’ simpri qul so non di štaat čiviil, VALENT Guerrino, qome si pueš viodilu in qapo de pagjine.



in devant…»

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